dimanche 14 juin 2009

Quelle lecture faire de cette mort?


C'est donc vrai. Denis Bra Kanon n'est plus

Denis Bra Kanon, homme de paix. Véritable homme de paix. Il a lutté pour la paix, a effectué des missions de paix et en pleine célébration de cette paix retrouvée, il décède. Comme pour s'exclamer, tel le savant : «Eureka !» (j'ai trouvé) ou encore «mission accomplie, je peux me retirer».

Oui, l'ancien ministre sous Félix Houphouet-Boigny, qui s'était quelque peu éloigné de la scène politique qu'il a retrouvée ces derniers temps à la faveur de cette médiation pour la paix dans la région des 18 Montagnes, a trouvé la mort à Man. Où il séjournait depuis dimanche dans le cadre de la visite d'Etat qu'effectue le Chef de l'Etat dans cette région.
Quelle lecture faire de cette autre mort qui troublera encore longtemps les uns et les autres ? Chacun ira de ses commentaires et ceux qui n'ont aucun scrupule à tirer à boulets rouges sur un corbillard, ne manqueront pas de lier cette disparition tragique au contentieux qui opposait le défunt de son vivant à son ancienne épouse. Qui l'a récemment ester en justice pour «bigamie», étant entendu que le divorce avec cette dernière n'aurait pas été prononcé avant qu'il ne convole en justes noces avec Mme Aka Véronique en France, le 19 avril dernier.
D'autres personnes exploreront plutôt la piste politique pour affirmer que la mort de Bra Kanon serait le prix, hélas, à payer pour ramener la paix entre le camp présidentiel et les 18 Montagnes en général et particulièrement les parents du défunt général Guéi Robert.

En rendant l'âme au moment même de la célébration de la paix et de la réconciliation pour lesquelles il s'est battu ces dernières semaines, Bra Kanon donne de lui l'image d'une victime expiatoire, d'un homme mort au service de la paix. Si telle devait être la lecture à faire de la mort de M. Bra Kanon, que les Ivoiriens aient dès lors une haute idée de ce sacrifice suprême et comprennent l'urgence et la nécessité d'une paix durable.