mardi 27 juillet 2010

Le protectionnisme peut-il être favorable à la croissance

Le protectionnisme peut-il être favorable à la croissance ?

 


Grille d'exploitation des documents et proposition de plan détaillé

GRILLE D'EXPLOITATION DES DOCUMENTS
Document Eléments en relation avec le sujet Interprétations et compléments (apports personnels)
1 - æ des obstacles tarifaires avec GATT
- ä des échanges de + en + nette même sans baisse des tarifs douaniers (87-94)


- PIB en ä moins forte que celle des échanges


- relation entre libre-échange et ä commerce international pas si évidente (cf. Bairoch)
- causalité entre commerce international et croissance non plus

- ä des taux d'ouverture
- existence d'autres facteurs de croissance : ä des facteurs de P° ; ä de la productivité
2 Exemples d'industries protégées aux EU qui investissent, y compris en R&D, qui ä leur productivité et qui n'ä pas les prix plus que la moyenne
 
3 - Exemple du protectionnisme de la Corée du Sud dont la politique économique donne des avantages comparatifs aux industries nationales
- via subventions, protections douanières, taux d'intérêt et taux de change, orientation de l'investissement


- Attention à la confusion entre stratégie d'ouverture (exportations) et adoption du tout marché.
- Intervention du gouvernement dans les autres dragons également
- LIST : protectionnisme éducateur
- Distinction protectionnisme "extraverti" et protectionnisme "introverti" (industries industrialisantes)
4 Inconvénients du protectionnisme :
- autosatisfaction
- perte d'efficacité
- cartels


 
Entrave au marché
- manque d'émulation (non amélioration des produits)
- allocation non optimale des moyens de production
- pas d'incitation à la baisse des prix contrairement à la libre concurrence
(Parallèle avec la critique du monopole)
Sauvegarde de l'emploi des secteurs en déclin à court ou moyen terme ; question de la reconversion des actifs
5 Le textile : ä de la part de produits importés



ä
moins forte de la part des produits exportés



Exemple de secteur sinistré avec la chaussure, la sidérurgie, les mines...
Avantage comparatif des pays à main d'oeuvre bon marché (ex : Tunisie)
SMITH, RICARDO (voire HO)

Attention : cela ne signifie pas nécessairement que les exportations ont augmenté en valeur absolue (il se peut que la P° ait
æ ) ; si ces exportations ont augmenté, il s'agit peut-être de produits à plus forte valeur ajoutée (marque, luxe...)
Développement du commerce intrabranche dans le textile et l'habillement ?
6 Apreté des négociations entre pays


- Importance de l'enjeu : dans des économies ouvertes, les exportations sont une composante importante de la croissance
- Répartition des gains à l'échange ; termes de l'échange
- "Néo-protectionnisme" : obstacles non tarifaires ...
 
PLAN DETAILLE
Amorce : Echec des dernières négociations de l'OMC à Doha au Qatar
Définition du protectionnisme : ensemble des mesures destinés à favoriser les producteurs nationaux ou défavoriser les producteurs étrangers (selon le point de vue) ; mesures tarifaires (taxes) et non tarifaires (quotas, normes) ; directes (taxes) et indirectes (subventions).
Cadre : mondial à partir de la révolution industrielle
Problématique : Croyance croissante en l'efficacité des mécanismes de marché d'où la suspicion possible envers le protectionnisme et notamment en sa forme la plus connue, la taxe d'importation, qui "déforme" les prix. Mais impossibilité de réduire le protectionnisme aux droits de douanes (cf. négociations de l'OMC ; cf. également document 3 : manipulation des taux de change et des taux d'intérêt). Diversité donc des pratiques, des contextes et des résultats.
Annonce du plan : d'où le point de vue du pays selon son contexte puis un examen des argumentations globales théoriques.
 
I - Les répercussions du protectionnisme sur la croissance pour un pays
A - Un protectionnisme coupé de la croissance
1. Les effets néfastes du protectionnisme sur la croissance (cf. document 4) : allocation non optimale des ressources ; absence d'incitation à baisser les prix pour être compétitif alors que la recherche d'une baisse des prix peut induire de la croissance de deux façons : en incitant à améliorer la productivité (croissance dite intensive) et en incitant à produire et vendre plus pour maintenir le chiffre d'affaire en dépit de la baisse des prix de vente (les deux étant réunis en cas d'économies d'échelle).
2. La protection des secteurs en déclin : aide à des secteurs en perte de vitesse dont les pouvoirs publics estiment qu'ils sont condamnés à décliner faute de compétitivité notamment. Secteurs dits sinistrés ; en France : mines, sidérurgie, textiles (cf. document 5). Il s'agit de ralentir "l'hémorragie" et de sauvegarder l'emploi à court ou moyen terme (cf. document 4) de secteurs dont la production régresse.
B - Un protectionnisme favorable à la croissance
1. Le protectionnisme éducateur de F. List : protection des industries dans l'enfance (industries naissantes) ; protection à caractère non définitif mais liée à la nécessité d'échanger entre pays de développement équivalent.
2. Application de la théorie : la Corée du Sud (cf. document 3) qui a constitué de grands groupes ensuite cédés au secteur privé ; Intervention marquée également à Taïwan dans les années 60 (monnaie dévaluée, aides aux exportations et protection des importations) et conquête de marchés étrangers ; forte croissance dans les NPI. Le libre-échange n'est donc pas nécessairement la meilleure solution pour les PED.
3. D'autres cas fructueux de protectionnisme : le protectionnisme peut également servir à relancer des secteurs non pas en déclin définitif mais en difficulté passagère (diagnostic que seule l'expérience peut valider) ; exemple de grandes industries américaines (cf. document 2) ; exemple d'Usinor redevenue compétitive aujourd'hui (avec des effectifs salariés fortement réduits par rapport aux années 70).
II - Les répercussions du protectionnisme sur la croissance pour plusieurs pays
A - Le protectionnisme apparaît aux libéraux comme un obstacle à la croissance globale
1. La division internationale du travail est favorable à la croissance: Smith puis Ricardo montrent que grâce à la spécialisation dans les P° pour lesquelles chacun est (absolument ou relativement) plus efficace, l'échange international permet d'accroître la P° globale ; exemple : la Tunisie dispose d'un avantage sur la France dans la P° de textile ; en l'occurence en raison d'une main d'oeuvre bon marché (éléments du théorème HOS)
2. Le libre-échange permet d'accentuer cette division du travail et la croissance : nombre d'économistes admettent que l'absence de protectionnisme favorise l'échange et la spécialisation et partant la "croissance économique mondiale". Autrement dit, pour les libéraux, le protectionnisme serait un frein à la "croissance mondiale".
B - Une capacité de nuisance à ne pas surestimer
1. Le démenti apporté par les faits : P. Bairoch a montré, statistiques à l'appui, que pour le XIXème siècle, on ne peut absolument pas établir la relation libre-échange Þ accélération des flux d'échange internationaux pas plus que la relation protectionnisme Þ ralentissement de ces flux. Pour l'auteur, au même siècle, on ne peut affirmer non plus que les périodes de fort protectionnisme ont correspondu à des ralentissement économiques. Dans la même ligne, on peut observer que la stagnation des droits de douanes au sein du GATT de 87 à 94 (cf. document 1) n'a pas empêché le commerce mondial de progresser fortement (dans le même temps, la coopération régionale progressait mais le "néo-protectionnisme" aussi).
2. Protectionnisme et croissance ne sont pas contradictoires : tous les pays pratiquent une forme de protectionnisme ; ceux qui pronent le libre-échange à un moment donné (sur un marché donné éventuellement) sont ceux qui se sentent en position de force (à cause de leur avance technologique par exemple) ; la protection relève de la stratégie économique (dès lors qu'un abaissement de la protection sera opéré, on s'empressera d'ailleurs souvent de trouver une parade) ; elle ne vise pas un ralentissement de la production. La croissance dépend de nombreux autres facteurs et dans les économies ouvertes contemporaines, elle implique de trouver des débouchés extérieurs même en présence de protection (qui dans certains cas ne font que rétablir l'équilibre des forces économiques).
 
Récapitulatif : Au niveau national comme international, l'épreuve des faits altère significativement les principes théoriques hostiles au protectionnisme en général.
Ouverture : De manière plus large, le sujet posé renvoie au rôle de l'Etat dans l'économie nationale comme mondiale.
 
DETI Ernest Lemanois
Consultant Freelance
08.01.07.65 /01.75.06.06
ABIDJAN - COTE D'IVOIRE
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"Il n'est pas de montagne infranchissable,
Il n'est pas d'horizon inaccessible,
Il n'est pas d'étoile insaisissable" .
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http://lemanois.blogspot.com/
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